La fusion est la dernière d’une série de succès entrepreneuriaux qui renforcent la réputation de Dubaï en tant que plaque tournante mondiale pour l’investissement et l’innovation.
La société mère du portail immobilier Bayut, Emerging Markets Property Group (EMPG), et le propriétaire du site web classé OLX Group ont décidé de fusionner leurs activités, créant ainsi une autre société d’un milliard de dollars dans le secteur technologique de l’émirat.
Selon l’accord, OLX est devenu le principal actionnaire d’EMPG avec 39 % des actions. Aux Émirats Arabes Unis, les deux sociétés Dubizzle et Bayut seront exploitées par EMPG. La présence mondiale d’EMPG en dehors des EAU comprend le Pakistan avec Zameen, le Bangladesh avec Bproperty, le Maroc et la Tunisie avec Mubawab, et la Thaïlande avec Kaidee, tous les actifs étant détenus par EMPG.
Les actionnaires actuels des deux sociétés mères investiront 550 millions de Dh dans l’entité fusionnée.
L’entité fusionnée comptera 10 600 employés, plus de 530 millions d’utilisateurs mensuels, environ 27 marques dans son portefeuille, avec une présence dans plus de 40 pays.
Les analystes technologiques affirment que cet union est purement motivé par la nécessité de s’adapter pour mieux affronter la concurrence dans le secteur du commerce électronique, très concurrentiel et en pleine expansion. Un certain nombre de plateformes de commerce électronique se sont multipliées dans les EAU et dans toute la région au fil des ans, ce qui a conduit à des fusions et des acquisitions par des acteurs locaux et étrangers.
« Le commerce électronique est en train de passer par tous les maillons de la chaîne et la concurrence est très intense. Le commerce électronique est un jeu d’échelle. Les entreprises doivent amener leur volume d’affaires à un certain niveau avant de pouvoir commencer à monétiser et à faire des bénéfices décents. Sinon, c’est trop coûteux », a déclaré Adel Belcaid, associé chez Kearney.
Il a souligné que les principaux facteurs potentiels qui ont conduit à la fusion EMPG-OLX sont le partage des synergies, comme la plateforme technologique et les coûts, l’accès à une plus grande base de clients, la recherche de plus de segments et l’offre d’un guichet unique aux entreprises comme aux particuliers.
La fusion EMPG et OLX est la deuxième grande opération de licorne des jeunes entreprises technologiques de Dubaï depuis un an, après l’acquisition par Uber de l’application de covoiturage Careem, à 3,1 dollars.
« EMPG utilisera le nouveau capital pour développer une gamme de nouveaux services, en créant une expérience utilisateur plus fluide, en améliorant la transparence des données et en approfondissant l’intelligence du marché pour les consommateurs et les utilisateurs professionnels », a déclaré un porte-parole du groupe OLX dans une déclaration au Khaleej Times.
Ammar Al Malik, directeur général de Dubai Internet City, où Bayut et dubizzle ont débuté, a déclaré que même en ces temps exceptionnels, Dubaï a démontré son attractivité en tant que destination pour les investissements internationaux.
« Nos infrastructures et notre environnement favorable aux entreprises ont créé un écosystème qui permet aux entrepreneurs de développer leurs activités dans une communauté qui accueille tout le monde, des startups aux entreprises du Fortune 500 », a-t-il déclaré.
A Égalité avec la Silicon Valley
Bien que l’écosystème de démarrage des EAU soit meilleur, il reste encore beaucoup à faire pour que le pays puisse rivaliser avec des régions comme la Silicon Valley.
« La scène des startups a beaucoup évolué grâce au soutien du gouvernement et des principales parties prenantes. Nous avons vu des startups locales attirer l’attention du monde entier et cela montre que nous pouvons le faire », a déclaré Adel Belcaid, ajoutant que pour donner un coup de fouet au secteur, les startups ont besoin d’un meilleur accès au capital, d’un meilleur accompagnement et soutien des entrepreneurs et de développer des équipes de capital-risque.
Afin de suivre le rythme du développement de l’écosystème des startups, Vijay Valecha, responsable de l’offre d’investissement chez Century Financial, a déclaré qu’il faut continuer à mettre l’accent sur la facilité d’entrée et de création des startups.
« Il y a un manque de transparence sur les avantages disponibles dans les zones franches et les institutions à des fins de comparaison. L’établissement de conditions standardisées pour être éligible aux avantages, y compris des licences à prix réduit, des exigences bancaires, etc., créera un équilibre entre les fondateurs et leurs services de soutien », a-t-il ajouté.
En outre, l’absence de données cohérentes peut rendre difficile la recherche et la réussite dans le secteur.
« En général, la communication fait défaut entre les entrepreneurs de la région. Les entrepreneurs ne passent pas assez de temps à parler à d’autres entrepreneurs pour se donner les moyens d’agir les uns sur les autres. Il y a beaucoup à faire pour embrasser et rassembler la communauté en tant que voix pour contester les normes », a ajouté Mme Valecha.
« Fondamentalement, certains des défis bureaucratiques et infrastructurels doivent être relevés si nous voulons faire passer l’écosystème à un niveau supérieur », a-t-il ajouté.
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